La dernière fois qu’on avait quitté Naruto, c’était en septembre 2014 avec Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm Revolution, un épisode somme toute réussi malgré l’absence de son mode Story, remplacé au pied levé par un Tournoi Mondial des Ninjas dont on cherche encore l’intérêt aujourd’hui. Il y avait bien eu ce petit aparté original avec Mecha-Naruto, mais là encore, sa présence était restée anecdotique. Sage décision alors de la part de CyberConnect2 que d’imposer une gestation plus longue pour Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 4, qui a aussi fait le – très bon – choix de zapper la génération PS3 / Xbox 360 au profit des nouvelles consoles, offrant ainsi aux développeurs de nouveaux outils pour leur terrain de jeu. Mais s’il y a bien une partie qui a concentré tous les efforts des équipes chez CyberConnect2, c’est bien le mode Story qui fait donc son grand retour. L’histoire reprend là où s’était arrêtée celle de Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 3, c’est-à-dire lors de l’affrontement mythique entre Hashirama Senju (le 1er Hokage) et Madara Uchiha du temps de leur vivant. En parallèle de cela, la Quatrième Grande Guerre des Ninjas fait rage et Naruto vient enfin de briser le masque de Tobi, révélant aux yeux du monde entier qu’il ne s’agissait que de Obito Uchiha, l’ancien co-équipier et meilleur ami de Kakashi, laissé pour mort il y a de longues années. Ces deux récits menés simultanément et en parallèle constituent la base de ce nouveau mode Story, qui a le chic d’évoluer sur un magnifique trait de calligraphie que le joueur débloque au fur et à mesure de son avancée. Chaque étape permet alors de revivre les moments clefs des derniers moments du manga et ce jusqu’à son épilogue, lorsque Naruto devient enfin Hokage de son village une fois adulte.
LE PLEIN D'ÉMOTIONS
Découpé en 34 points distincts, le Story Mode suit donc à la lettre le scénario écrit par Masashi Kishimoto qui livre enfin toutes les réponses qu’on attendait depuis toujours. Tout nous est conté, qu’il s’agisse de cette Grande Guerre qui fait rage, aux histoires passées qui ont abouti à un tel dénouement dramatique. On pourra par exemple revivre la dernière mission où Kakashi formait encore une équipe de choc avec Lin et Obito, avant que ce dernier ne soit laissé pour mort au combat, tout comme cet instant fort où la route de Hashirama et de Madara, eux aussi deux anciens camarades, se sépare ; l’un empruntant la voix de la sagesse, tandis que l’autre préférant sombrer du côté obscur du chakra. Le joueur est alors transporté dans des combats qu’il se doit de gagner pour débloquer la suite des événements. CyberConnect2 a d’ailleurs joué la carte de la variété, histoire de proposer autre chose que du combat classique (avec cependant une mise en scène exceptionnelle uniquement valable dans le Story Mode – Mention spéciale au décor où l’on peut voir dans le fond Kyubi Kurama se battre avec l’invocation Mokuton de Harashima). Il ne sera en effet pas rare de prendre le contrôle d’un Biju ou d’une invocation par exemple pour des affrontements hautement plus impressionnants. Pour ce faire, l’utilisation des QTE (une grande spécialité chez CyberConnect2) est toujours d’actualité, et quand bien même les louper ne nuit en rien à la suite des événements, des bonus sont offerts à ceux qui parviennent à les déclencher le plus rapidement possible. Le cas échéant, on débloque des petites séquences cachées qui viennent se greffer à ce qui se passe à l’écran. Le genre de friandises que le fan ne peut évidemment pas passer à côté.
Découpé en 34 points distincts, le Story Mode suit donc à la lettre le scénario écrit par Masashi Kishimoto qui livre enfin toutes les réponses qu’on attendait depuis toujours.
Outre ces enchaînements de bastonnade, toute plus impressionnante les unes que les autres, le joueur est aussi comblé par de nombreuses cinématiques, utilisant soit le moteur du jeu, soit par des dessins réalisés spécialement pour le jeu. Il s’agit en réalité d’images fixes à qui on a donné vie par l’intermédiaire de subterfuges bien trouvés, comme des mouvements de caméra (toujours très dynamiques) et des effets spéciaux animés. Evidemment, nous aurions aimé avoir droit à de vraies séquences issues du dessin animé, mais le résultat reste néanmoins très réussi, et parvient surtout à nous immerger complètement dans l’histoire. Ce qui est à mon sens l’essentiel. L’immersion est d’ailleurs complète et totale grâce aussi au soin qui a été apporté à l’habillage de ce mode Histoire, illustré par de magnifiques estampes représentés comme de véritables tableaux au style bien japonais. CyberConnect2 a d’ailleurs eu la chouette idée d’intégrer bon nombre d’informations bien utiles, comme un récapitulatif écrit, le temps de jeu nécessaire pour terminer un chapitre, les stats de la progression de l’histoire en temps réel mais aussi la possibilité d’accéder à un didacticiel, qui donne aussi bien des détails sur les objectifs des combats, le détail des bonus obtenus, les résultats, etc. En faisant nos calculs, il faut environ 405 minutes pour venir à bout de ce Story Mode, soit un peu moins de 7h de jeu, cinématiques y compris. Franchement, c’est plutôt confort. Bien sûr, une fois le mode Story terminé, il est tout à fait possible de revenir sur un point en particulier, comme visionner à nouveau une cinématique, refaire un match pour obtenir de meilleurs résultats, ou tout simplement impressionner le copain de passage à la maison. Non, il ne fait aucun doute, CyberConnect2 a fait un excellent boulot de ce côté-là et on comprend enfin mieux pourquoi Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 4 est sorti en février 2016 et non en septembre 2015 comme c’était prévu au départ. Les autres licences de mangas phares telles que Dragon Ball Z et Saint Seiya, qui baignent depuis trop longtemps dans la médiocrité, devraient en prendre de la graine.
LA GROSSE TEMPÊTE
Si le mode Histoire constitue évidemment l’intérêt premier de ce Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm, CyberConnect2 ne s’est pas arrêté en si bon chemin et a même eu la main généreuse en réintroduisant le mode "Aventure". Il s’agit ni plus ni moins du mode qui avait fait la renommée de Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 2 sorti sur PS3 et Xbox 360 en 2010, et qui offre au jeu un petit côté RPG pas déplaisant. Concrètement, le joueur se retrouve aux commandes de Naruto, quelques semaines après la fin de la Quatrième Grande Guerre (il a son avant-bras droit bandé), et va devoir repartir sur de nombreuses missions annexes. Généralement accompagné de plusieurs personnages (il peut très bien s’agir de Sakura, de Hinata ou d’autres ninjas), Naruto peut alors parcourir comme bon lui semble le monde alentour. On débute bien évidemment dans le village de Konoha (truffé de PNJ prêts à lui demander le moindre service reulou), mais il est ensuite possible de se rendre au village caché du Sable, celui de la Pluie, aller faire un tour dans le repaire d’Orochimaru ou se balader dans les différentes forêts proposées. Chaque lieu donne accès à une quantité incroyable de quêtes (pas toujours très intéressantes, c’est vrai), mais question durée de vie, on en a pour son argent. En fait, on pourrait considérer le mode Aventure comme des hors-séries du dessin animé, avec masse de contenu, tantôt très intéressant, tantôt chiant à mourir.
Si le mode Histoire constitue évidemment l’intérêt premier de ce Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm, CyberConnect2 ne s’est pas arrêté en si bon chemin et a même eu la main généreuse en réintroduisant le mode "Aventure".
D’un autre côté, il ne faut pas perdre de vue que la série des Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm est avant tout un jeu de baston et son attrait tout récent pour l’eSport n’est d’ailleurs pas anodin. Là encore, CyberConnect2 n’a pas été avare avec la possibilité de proposer deux modes prévus pour de la baston pure et dure : Combat Libre et Combat en Ligne. En Combat Libre, vous avez le choix entre Versus classique, Entraînement et Libre, qui n’est autre que pour ce dernier un mode "Tournoi", permettant d’opposer 4 équipes de trois personnages. Il reste alors deux autres modes, réservés pour la personnalisation des personnages. A tout moment, il est possible de customiser les features de ces combattants favoris, qu’il s’agisse des objets de permutation ou les images de coup fatal. Il existe d’ailleurs quantité d’objets disponibles, mais aussi beaucoup d’autres à débloquer (mais aussi à acheter via la boutique Bandai Namco) en se rendant dans la partie "Collection" du jeu. Ah, les micro-transactions, Naruto y a aussi succombé. Bien évidemment, ces personnages façonnés à nos préférences peuvent être par la suite réutilisés dans le mode online, histoire de bien se distinguer de la masse des joueurs connectés, et ce depuis déjà plus d’une semaine. A ce propos, sachez que le netcode de Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 4 est exemplaire (du moins sur PS4, plateforme sur laquelle nous avons testé le jeu), avec une stabilité qui n’a jamais fait défaut durant nos phases de test. Sachez par ailleurs qu’une mise à jour, visant à améliorer l’expérience online, est disponible depuis hier. Il s’agit de la version 1.02.
PAS QUE POUR LES NOOBS
Maintenant qu’on a passé en revue tout le contenu du jeu, venons-en au gameplay, qui a lui aussi subi quelques réajustements depuis l’épisode précédent. Si les combats se déroulent toujours en équipe de deux ou de trois (le choix est laissé au joueur), il est désormais possible de permuter de leader en pleine partie. Cela signifie que les persos que vous choisissiez jusqu’à présent en soutien peuvent désormais prendre réellement part au combat. Non seulement, cela change considérablement du coup la constitution d’une équipe, mais on peut désormais bénéficier d’une jauge de santé pleine par protagoniste. Un changement radical qui introduit donc une dimension encore plus stratégie aux combats, d’autant qu’il est possible de combiner les combos, pour encore plus de dégâts et d’attaques spectaculaires. Bien sûr, pour éviter tout abus, un sytème de cooldown a été mis en place, histoire de laisser un temps de répit avant de switcher de personnage. Le mode Eveil fait d’ailleurs partie des features qui profite de l’instauration de permutation, puisqu’en réveillant le chakra ultime de son personnage, chaque membre de la team sélectionné bénéficie alors de sa transformation ultime dès lors qu’on décide de passer de l’un à l’autre. En gros, si vous vous éveillez avec Naruto et que vous avez Sasuke en soutien, en faisant passer ce dernier comme leader, il apparaîtra directement en tant que Susano. Pratique pour bien défourailler l’adversaire.
Si les combats se déroulent toujours en équipe de deux ou de trois (le choix est laissé au joueur), il est désormais possible de permuter de leader en pleine partie.
Autre ajout dans le gameplay, et qui possède aussi un lien étroit avec le switch de leader, la possibilité d’endommager les costumes et autres armures des combattants. On aurait pu croire à un simple gimmick cosmétique, mais se retrouver dépouillé de ses fringues place le joueur dans une position plus vulnérable. Les coups encaissés causent en effet beaucoup plus de dégâts, raison de plus par exemple de changer de personnage. De même, toutes les attaques de feu ont dorénavant un effet plus destructeur, dans le sens où un joueur touché par des flammes restera en feu pendant quelques secondes, faisant alors baisser sa barre de vie. Il existe alors trois façons d’éteindre le feu sur soi : réaliser des mouvements rapides, se jeter à l’eau si le décor le permet, ou alors changer de personnage. Bref, vous l’aurez compris, plus que jamais, les combats prennent une dimension plus stratégique dans Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 4. En parlant de décor interactif (avec la flotte qui peut désormais éteindre les flammes), sachez que le choix des environnements peut influer sur le dénouement d’un combat. Selon l’élément (eau, terre, éclair, feu) affilié aux pouvoirs que possède un personnage, le décor peut alors lui octroyer des avantages ou à l’inverse lui rendre plus vulnérable à certaines attaques. Aux joueurs alors de faire des choix stratégiques en fonction des environnements favorables au Doton, Katon ou Futon. Mais ce n’est pas tout, pour la toute première fois dans la série, les décors sont destructibles. CyberConnect2 a enfin pris en considération le feedback des joueurs qui réclament cet ajout depuis de nombreuses années déjà. Là en revanche, il s’agit avant tout d’immersion que d’un réel impact sur l’issue d’un affrontement, mais bordel, il était temps !